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Le désert







           

La mer est mon élément, j’aime tout en elle, ses couleurs, ses odeurs, ses chansons, ses respirations ; le sable chaud autant que les galets doux ou les cailloux pointus ; les levers et couchers du soleil comme les reflets de la lune. La mer m’apaise, l’air me rend heureuse.

 

            Pourtant, contre toute attente, le désert aussi m’emplit de joie, de sérénité.  Ma première rencontre s’est faite avec le désert du Néguev, en Israél. Trop brève, cette découverte m’a permis d’apprécier des sensations inconnues jusque-là et inégalées à ce jour.

L’air qui brûle ma peau, ma gorge, mes yeux, semble très lourd, opaque. Il brouille tous mes sens. Je suis au ralenti. A midi, tout est blanc, brillant, aveuglant. Au fur et à mesure que le soleil décline, des nuances fabuleuses d’ocres, roses, rouges, pourpres illuminent les roches, les reliefs et nous transportent dans un univers où les jeux de couleurs et de volumes nous font croire à des êtres venus d’ailleurs qui se jouent de notre imagination.

 

Sur le trajet du retour, un groupe de Bédouins accompagne son troupeau dans le calme. Le silence est à peine troublé par les jappements des chiens.

 

Plus loin, un homme, seul sur son chameau, s’arrête. Après avoir scruté l’horizon et s’être assuré de la position du soleil, il quitte sa monture, délie un petit tapis attaché à sa monture et s’agenouille pour faire sa prière.

Cette scène m’a émue au plus profond de moi. Cet homme, seul face à l’immensité du désert, s’incline pour révérer son Dieu et sans doute aussi honorer la nature qui lui offre – qui nous offre - un spectacle aussi somptueux.   

Plusieurs années plus tard, j’aurai le plaisir de renouer avec le désert. Le désert du Thar qui se trouve dans l’Etat du Rajasthan. C’est une aventure que nous partageons entre amis. Quelques jours dans le désert, à dos de chameau vous font voir le monde autrement. Cette lumière qui éblouit, à laquelle on ne peut échapper. Ce souffle chaud, voire brûlant sur les rares parties du corps exposées nous fait frissonner. On comprend les turbans, les vêtements amples en coton ou en lin, de façon à laisser passer l’air, ne pas trop transpirer pour ne pas se déshydrater. Boire des boissons tièdes ou chaudes comme le thé.

 

            Faire corps avec l’animal est important. Il ressent nos peurs, notre fatigue, nos tensions mais surtout, il nous porte. Lui aussi a soif, lui aussi est fatigué et il supporte notre poids. La nuit, nous dormons ensemble, avec les animaux. Leurs ventres font un bruit épouvantable, qui nous réveillent la première nuit. Les mauvaises langues diront qu’ils ne savaient pas qui faisait le plus de bruit : les chameaux avec leur ventre ou moi avec mes ronflements. Il me semble bien que c’était les chameaux ! Mais je ne suis peut-être pas objective.

 

            Cette fois encore, je suis revenue avec des souvenirs que seule la nature peut nous offrir : des ciels bleu marine et lumineux, des étoiles scintillantes qui veulent bien nous guider, des hommes silencieux, taciturnes, qui communient avec la nature.










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