top of page

En train


 





Calcutta l’avait happée. Sous le charme de cette ville difficile, où beaucoup de ses compatriotes souffraient de malades réelles ou psychosomatiques, elle allait et venait, s’en prenaient aux hommes de la rue qui la harcelaient. A l’occasion d’un voyage vers Delhi puis le TAJ MAHAL, et le Rajasthan, elle alla au guichet afin d’acheter ce billet. A sa grande surprise, des hommes lui passaient devant, la bousculaient, au passage lui passaient aussi la main aux fesses. La colère l’emporta et elle leur donna des coups de sac à dos dans un effort ultime de retrouver sa dignité. Ils s’éloignèrent mais elle n’était pas au bout de ses peines. L’homme au guichet ne souhaitait pas lui vendre de billet car elle était une femme. Elle s’accouda et lui dit qu’elle ne sortirait pas de là sans ses billets.

 

Ce n’était que le début des défis. Le jour du départ, elle entra dans le compartiment et compris pourquoi il existe des compartiments pour les femmes. Une centaine de paire d’yeux masculine la dévisageait. Le silence était sourd. Elle transpirait, sentait les veines qui battaient violemment au niveau des tempes.

 

Pour la première fois, elle battit en retraite. Elle recula, descendit les trois petites marches et changea son billet pour un « women’s compartment ». Grande chance, il restait une place. Ces compartiments réservés aux femmes peuvent accueillir six femmes et ils ferment à clé de l’intérieur. L’ambiance y était conviviale et internationale.

 

Logée dans un petit hôtel, elle avait fait une autre erreur fatale. A l’accueil, questionnée sur son séjour et ses activités, elle avait annoncé voyager seule afin de découvrir les merveilles indiennes.

 

Dès son retour, vers 19 :00, elle fut harcelée pour un thé, pour un pseudo appel téléphonique, pour demander si elle avait besoin de quelque chose. Elle ne dormit pas de la nuit. Ce fut un cauchemar et elle comprit si bien la leçon, qu’elle s’inventa une famille, un mari qui allait la rejoindre et des enfants restés à la capitale avec leurs grands-parents.

 

Le TAJ MAHAL par sa magnificence, ses couleurs changeantes en fonction de la position du soleil luit fit oublier ces désagréments. L’idée même qu’un homme ait fait construire un tel mausolée en mémoire de son épouse décédée emplit ce lieu de lumière et de douceur.

 

Le Rajasthan, situé au Nord-ouest de l’Inde, à la frontière du Pakistan, exhibe une beauté  et un historique riche de tous ses royaumes.

 

Jaipur, Jodhpur, Udaipur, et d’autres villes montrent les sculptures, les bas reliefs, les façades des maisons et des palais colorés qui se marient au jaune du désert du Thar et font de cette région aux mille palais roses, bleus, blancs un univers mystique, nimbé de couleurs qui se fondent dans le bleu du ciel et le jaune de la terre… Au Rajasthan, on remonte le temps, on imagine les fontaines, les patios intérieurs frais où se retrouvent les femmes.

Posts à l'affiche
Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page